Prête-moi ta plume

Du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2022, Koen Geens a consigné presque chaque jour quelques lignes inspirées par l’actualité. L’édition 2023 de ce florilège — pensée(s) ou journal ? — permet de (re)parcourir une décennie de crises politiques, sociales et sanitaires, parfois vues de Flandre, parfois vues de l’intérieur du ministère de la Justice. Entre fractures culturelles et échos universels.

Rien ne va plus est un recueil de nouvelles cohérent : douze personnages, douze histoires, douze dérives, douze solitudes. Parmi eux, Auguste Poisson, avocat spécialisé dans la défense des victimes, qui découvre que, peut-être, il continuera à n’être « qu’une victime ». Dans Lettre à Dieu le Fils, Jean-Denis Bredin exprime les doutes qui assaillent « au soir de sa vie », interroge les absurdités de l’existence et confie qu’il mourra « dans le doute », sans avoir croisé le chemin du divin.

Dans Personne morale, Justine Augier retrace le combat judiciaire mené contre Lafarge, multinationale accusée d’avoir financé des groupes terroristes en Syrie. Porté par une équipe de jeunes juristes, ce procès illustre la puissance du droit face aux abus des grandes entreprises. À travers ces portraits engagés, l’ouvrage met en lumière une lutte acharnée pour la justice et la responsabilité des acteurs économiques.

Avocat, auteur, cruciverbiste, orateur et scrabbleur, Hippolyte Wouters compile dans son dernier ouvrage Mémoires drolatiques une sélection d’anecdotes savoureuses glanées au fil de sa carrière. Du tribunal aux coulisses du Jeune Barreau, en passant par des hommages piquants et des jeux de mots subtils, ce recueil est une plongée pleine d’esprit dans un univers où l’humour et l’éloquence se croisent sans cesse.

« Je veux faire des dessins qui frappent ». C’est ce que Vincent Van Gogh écrivit à son frère Théo. Est-ce le point de départ de l’entreprise de Rémy Cabrillac, qui s’est adressé à une bonne trentaine de juristes, surtout des professeurs d’université, pour leur demander de choisir une œuvre d’art pour livrer aux lecteurs les émotions et réflexions qu’elle suscitait en eux ?

« Madame la présidente, jusqu’à aujourd’hui, j’ai eu honte souvent. Je me demandais ce que j’avais fait pour être harcelée ainsi. Et je me disais souvent qu’il ne fallait pas faire une histoire de "toutes ces petites blagues" de M. Ray, comme il dit. Si vous saviez comme j’en ai souffert et comme je m’en voulais de n’être pas capable de passer au-dessus ! Qui le pourrait ? Si je n’y suis parvenue, je pense que ce sera pareil pour d’autres. Je vous le demande, madame le juge, faites-le taire, pour qu’il ne s’en prenne pas à de nouvelles personnes. Je m’exprime sûrement mal mais, du fond du cœur, je crois qu’il n’y a que cela qui pourra me rendre le sommeil ». Il y a Sandrine cette femme de 40 ans, belle, médecin, prise pour cible par le parent d’un des condisciples de sa fille, qui était devenu son patient, qu’elle n’arrivait pas à repousser.